Greffe de gencive ratée : les complications, risques et indemnisation en cas de faute médicale

Par Clémence Leroux , le 16 janvier 2024 , mis à jour le 27 septembre 2024 — les plus lus, tous - 12 minutes de lecture
Greffe de gencive ratée : que faire ?

Une greffe de gencive ratée peut conduire à différentes complications. Découvrez les nombreux risques encourus face à cette faute médicale, les complications qui peuvent survenir et les démarches à suivre pour obtenir une indemnisation avec l’aide d’un avocat expert en responsabilité médicale.

Qu’est-ce qu’une greffe de gencive ?

Si vous avez subi une maladie gingivale ou un accident, votre médecin peut vous recommander de passer par une greffe de gencive. En vue de réparer, protéger et recouvrir les zones touchées par l’accident ou la maladie, il prélève dans la bouche des tissus adipeux et conjonctifs. 

La greffe de gencive comporte quelques risques, car elle peut provoquer des effets indésirables chez le patient et conduire à des complications, voire à un échec de l’intervention

Quels sont les risques associés à une greffe de gencive ratée ? 

Lorsqu’une greffe de gencive est ratée :

  • de tumeurs bénignes ou des kystes peuvent se former.

  • vous êtes exposés à des saignements et une souffrance continus après l’opération.

  • les tissus greffés n’intègrent pas les tissus existants.

  • vous pouvez subir une infection nosocomiale de la gencive greffée.

  • vous devez faire face à des irrégularités de la surface des gencives ou des cicatrices d’une douleur pénible. 

  • vos dents adjacentes peuvent être endommagées ou peuvent tomber. 

Avant de vous lancer dans cette intervention chirurgicale, prenez le temps de parler avec votre chirurgien-dentiste des avantages potentiels et des risques de cette opération. Suivez également toutes les instructions de soins postopératoires pour subir un minimum de risques. 

Une cicatrisation insuffisante ou lente peut entraîner des risques

La cicatrisation vise à guérir et à redonner aux tissus ou à la peau leur solidité. Dans certains cas, elle peut être insuffisante ou lente et peut provoquer des problèmes, telles que des infections, une inflammation ou des plaies ouvertes. 

Le patient peut subir de nombreuses complications, si la cicatrisation ne se déroule pas correctement. Les tissus voisins sont, en effet, susceptibles d’être infiltrés par le tissu cicatriciel. De plus, le patient peut assister à l’apparition d’un kyste ou se voir dans l’obligation de corriger le problème par le biais d’une nouvelle intervention chirurgicale. 

Des effets secondaires à cause des anesthésies

Le chirurgien-dentiste doit pratiquer une anesthésie générale ou locale avant de procéder à la greffe de la gencive. Néanmoins, au cours de l’administration de l’anesthésie, le patient est susceptible d’éprouver des effets secondaires, tels que des nausées, des maux de tête ou des vertiges. 

Certaines réactions plus graves sont observées chez quelques patients à travers des allergies, une mauvaise réaction du corps à la substance anesthésiante ou encore une mauvaise réaction du corps. 

Avant de vous administrer l’anesthésie, votre chirurgien-dentiste doit être bien informé sur vos antécédents allergiques afin d’employer des produits adaptés à votre organisme. Renseignez-le également sur l’ensemble des médicaments que vous prenez pour minimiser les risques de réaction allergique.

Une infection nosocomiale, un des risques les plus fréquents

L’infection nosocomiale est l’un des risques les plus fréquents subis par les patients lors d’une greffe de gencive. Si l’endroit greffé est exposé à des virus pathogènes ou à des bactéries, l’infection peut survenir. Elle se manifeste par divers symptômes, tels que des douleurs, des gonflements et des rougeurs autour de la partie greffée. 

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Les patients peuvent aussi être alertés par des signes d’infections systémiques, comme des frissons et des fièvres. Votre dentiste peut vous prescrire un traitement antibiotique pour lutter contre l’infection. 

Une douleur post-opératoire

Suite à un greffon de la gencive, vous pouvez ressentir une douleur post-opératoire particulièrement intense qui peut s’aggraver si la greffe ne se développe pas correctement. Des saignements sont également également susceptibles de survenir dans certains cas. 

Quelques patients peuvent subir des symptômes persistants et chroniques qui requièrent un traitement médical supplémentaire. Votre médecin peut aussi vous prescrire des anti-inflammatoires et des analgésiques pour calmer la douleur. 

Les recommandations à suivre pour limiter le risque d’une greffe de gencive ratée

Suivez quelques conseils à prendre en compte avant et après l’opération pour limiter les risques associés à une faute médicale et à d’éventuelles erreurs dans la pose du greffon de gencive. 

Optez pour un dentiste qualifié

Pour être sûr d’obtenir un résultat satisfaisant, prenez rendez-vous chez un dentiste qualifié. Avant de réserver votre place, informez-vous sur son expérience et vérifiez qu’il est bien expert dans ce type d’opération.

Préservez votre hygiène bucco-dentaire

Le risque d’infection peut être réduit grâce à une bonne hygiène de la bouche. Ainsi, brossez vos dents après les repas et réalisez fréquemment des bains de bouche antiseptiques.

Suivez à la lettre les instructions de votre dentiste

En règle générale, votre dentiste s’assure de vous fournir toutes les instructions en détails et de manière claire concernant le comportement que vous devez adopter pendant la période de récupération. Faites en sorte de bien suivre ces conseils pour profiter d’une guérison optimale.

Restez attentif au moindre signe de symptômes

Au cours de la phase de cicatrisation, restez vigilant à la moindre apparition d’un signe de symptôme. Si vous en constatez un, contactez au plus vite votre médecin traitant. 

Les différentes fautes médicales en termes de greffe de gencive ratée

Les erreurs médicales susceptibles de provoquer des difficultés comprennent :

  • l’erreur de diagnostic : un diagnostic erroné peut conduire à une greffe sur une zone qui n’en requiert pas ou qui ne répond pas aux besoins de la greffe.

  • des soins postopératoires inadéquats : la greffe peut ne pas cicatriser correctement ou une infection peut apparaître si les soins postopératoires ne sont pas suivis à la lettre.

  • le greffon est positionné de manière incorrecte sur le palais : un positionnement inadéquat dans la zone receveuse peut entraîner une intégration incorrecte avec les tissus existants.

  • un prélèvement incorrect de la greffe : la greffe peut être non viable ou incompatible avec la gencive receveuse, si elle n’est pas prélevée correctement . 

  • un mauvais choix de la zone donneuse : si la zone n’est pas en bonne santé ou n’est pas appropriée, il est possible que la greffe ne prenne pas ou ne soit pas fonctionnelle.

Il faut tout de même souligner que les erreurs médicales ne sont pas courantes. En effet, les chirurgiens-dentistes et les équipes médicales déploient tous les efforts nécessaires pour réduire les risques d’erreurs.

Les pourcentages de tournure imprévisible thérapeutique pour une greffe de gencive

Les aléas thérapeutiques pour les greffes de gencive sont relatifs à divers facteurs comme  les soins postopératoires, les antécédents médicaux, la technique employée, le type de greffe, la partie donneuse ou receveuse, etc.

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Habituellement, les taux de réussite pour les greffes de gencive varient entre 80 et 90%. Néanmoins, il est possible que certains patients connaissent des résultats insatisfaisants. Les complications les plus courantes sont une cicatrisation insuffisante, l’apparition de sensibilité ou de douleur, l’infection et le rejet de la greffe.

Notez que ces pourcentages constituent des estimations générales et peuvent fluctuer en fonction de facteurs individuels.

Les démarches à suivre pour obtenir une indemnisation en cas de greffe de gencive ratée 

Afin de recevoir la reconnaissance en tant que victime et d’obtenir une indemnisation par un tribunal en cas de faute médicale, voici les étapes générales à suivre.

1re étape : rédigez une réclamation à présenter auprès de l’établissement de soins ou du médecin concerné

Exposez les faits et les préjudices subis. Évitez de le faire directement avec un hôpital, car les délais de prescription passent de 10 ans à 2 mois. Il est essentiel de pouvoir saisir immédiatement le tribunal administratif en cas de refus implicite ou express.

2e étape : faites appel à un avocat expert en dommage corporel

Quelle que soit votre localisation géographique en France, Aix-en-Provence, Marseille, Arles ou Nîmes, faites appel à un avocat expert en responsabilité médicale pour bénéficier de conseils et d’une représentation légale.

3e étape : demandez un avis médical

L’avis médical d’un expert est nécessaire pour établir un lien de causalité entre les préjudices subis et la faute médicale

4e étape : effectuez une demande d’indemnisation auprès de la CCI

Envoyez votre demande d’indemnisation auprès de la CCI ou Chambre de Commerce et d’Industrie. Elle se chargera ensuite d’organiser une expertise avec un spécialiste qui fait partie de sa liste. 

Si la CCI est favorable à votre demande, l’assurance responsabilité civile de l’établissement de soins ou du médecin pourrait devoir vous indemniser. Au cas où cet avis n’est pas respecté, l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux) pourrait se substituer aux mises en cause. Votre avocat peut aussi vous assister dans la rédaction et la présentation de la demande d’indemnisation auprès de l’assurance responsabilité civile de l’hôpital (APHM, APHM par exemple), de la clinique, ou du médecin concerné.

5e étape : Engager un recours devant les juridictions compétentes (TA ou TJ)

Si la demande d’indemnisation n’aboutit pas, vous avez la possibilité de saisir les juridictions compétentes pour obtenir réparation des préjudices subis, avec la mise en œuvre d’une expertise judiciaire préalable. Veillez à éviter les erreurs et les pièges lors de cette expertise médicale.

Retenez que les délais pour saisir les juridictions sont de 10 années à compter de la faute ou de la consolidation, selon les cas. Ainsi, renseignez-vous sur les délais de prescription pour ne pas perdre le droit à réparation, en consultant le meilleur avocat spécialisé en dommage corporel. 

Bien que la greffe de gencive soit une bonne alternative pour restaurer une dent manquante ou abîmée, elle comporte quelques risques. En suivant rigoureusement ces différentes recommandations, vous pourrez réduire le risque d’erreurs et d’aléas thérapeutiques, pour profiter ainsi pleinement de votre greffe de gencive. 

 

En conclusion, une greffe de gencive ratée expose à divers risques et complications, allant de la formation de tumeurs bénignes aux infections nosocomiales. 

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Les démarches à suivre en cas de faute médicale impliquent la rédaction d’une réclamation, la consultation d’un avocat spécialisé, l’obtention d’un avis médical, une demande d’indemnisation auprès de la CCI, et éventuellement un recours devant les juridictions compétentes. Bien que les erreurs médicales soient rares, les patients doivent rester vigilants et suivre attentivement les consignes postopératoires. Malgré les risques, une greffe de gencive bien réalisée peut être une solution efficace pour restaurer une dent endommagée.

 

Clémence Leroux

Salut, je suis Clémence. Le bien-être et la méditation ont changé ma vie. J'adore partager mes astuces pour une vie plus saine et équilibrée. En dehors du blog, je suis une grande amatrice de cuisine végétarienne et j'aime explorer de nouvelles recettes.